29 septembre 2006

NO COMMENT

Voici le texte publié sur le site du laboratoire de la création par Julien Caumer.

LA FONTAINE
LE JAZZ QUI DONNAIT LA BANANE

La Fontaine est morte.
L'aventure est terminée.

La police impose une mise aux normes de 2006 de ce charmant bistrot construit en... 1926.

Nous devons remplacer les moulures de bois et les miroirs anciens par des matériaux composites en plastoc végétal transgénisé à la Division Chimie de Total.

Et quand bien même serions-nous scélérat du patrimoine parisien qu'est ce petit troquet: avec quel argent de tels travaux ?

En voulant offrir le jazz au plus grand nombre, aux plus jeunes, aux moins munis, l'économie de ce lieu était alternative et modeste.

Personne ne se faisait les couilles en or.
C'était un endroit équitable pour tous.

Nous resterons heureux que les musiciennes y aient imposé leur présence, aujourd'hui reconnue par tous comme une évidence, alors que, n'échappant à aucune règle, le jazz était machiste et excluant. Il l'est beaucoup moins.

À La Fontaine, des groupes sont nés et ont grandi, autour de Sophie Alour, du Monde de Kota, de Pierre de Bethmann, d'Anne Paceo, d'Alexandra Grimal, de Yaron Herman, de Géraldine Laurent, de Rémi Vignolo, de Rick Margitza... Qui d'autre encore? Nul besoin d'exhaustivité.

Nous aimons à penser que dans la musique de ces groupes, des accords qui naîtront, des regards qui s'échangeront, des mélodies, des complicités et des frissons seront nés et scellés à La Fontaine.

Merci, musiciens. Merci, gens.

Salut.

Julien

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